L’idée est originale et a directement plu à nos mariés. “On s’est dit qu’au lieu de louer une voiture moderne pour aller à la cérémonie, on allait innover. On voulait aussi faire participer nos amis à la fête. Nous avons donc opté pour ce bus, qui possède un charme et une histoire. C’est vraiment une expérience unique, très originale. Et aller à son mariage dans le même véhicule que les personnes qu’on aime, c’est quand même mieux, non ? “, ajoute Magali. Les passagers acquiescent. De son côté, Georges Carbon en profite pour jouer le guide touristique. Pour atteindre l’église Notre-Dame, il n’hésite pas à rouler au pas pour que tout le monde puisse profiter du paysage. C’est l’idée du slow-tourisme. “Je suis nostalgique. Je me souviens encore de mon enfance, des odeurs et des bruits de l'époque lorsqu'on partait en balade. On profitait d’ailleurs plus des voyages. De nos jours, on prend la voiture et on roule, parfois uniquement sur l’autoroute. On ne prend surtout plus le temps de regarder ce qu’il y a autour de nous. On passe malheureusement trop souvent à côté de certaines choses, car on ne les voit plus. Avec ce bus, profitons et redécouvrons ce qu’on ne sait plus ressentir en voiture”, dit-il. On arrive à l’église. Les badauds contemplent le bus et questionnent. "Ça roule encore, ce genre d'engins?”, entend-on dans la foule. Le chauffeur débarque ses passagers et en profite pour aller faire le plein, un peu plus loin.

Le prix des carburants explose et les Etats européens rédigent des normes pour diminuer les gaz à effet de serre. Bref, rouler avec une voiture historique peut sembler hors du temps. Georges Carbon en est conscient, mais nuance. “Les réglementations actuelles sont parfois bizarres. Dans certaines grandes villes, on interdit les voitures de collection, alors que les gros 4x4 modernes peuvent y circuler. C’est un peu illogique. Contrairement à ce qu’on peut croire, la consommation de ce bus historique n’est pas si élevée.” Et puis il y a ce côté passionnel. “Ce type d’engin ne doit pas finir dans un musée. Il fait partie de notre patrimoine roulant.

Plus tard, Georges Carbon retrouve les mariés et les invités devant l’église. Direction Septfontaines pour le repas et les festivités. La chaleur est étouffante dehors, rouler les fenêtres et le toit ouvert aident les passagers à mieux respirer. Place désormais aux chemins de campagne et à la découverte des villages. Il ne faut pas nécessairement se marier pour faire ce genre de balade. Un voyage touristique, avec ou sans guide, au Luxembourg ou dans la Grande Région, est possible durant la période estivale et avant l’hiver. A côté de ce VW, 5 autres véhicules historiques sont disponibles chez Oldtimer Bus : Mercedes Benz O3500 de 1953 (29 places), Mercedes Benz O319 de 1958 (17 places), Mercedes Benz O66OOH de 1953 ( 43 places), Mercedes Benz O 309 de 1974 (20 places), Mercedes Benz O321H (34 places).

Et dans l’atelier Carbon, il y a toujours une carcasse d’un bus d’époque. Comme ce Mercedes des années 70 en train d’être rénové. Chez Carbon, on fait presque tout soi-même. “Sauf la peinture et la rénovation de la sellerie.. Mais on démonte et on assemble tout ici. Avec à chaque fois, pour chaque véhicule, le même équipement que celui d’origine : la couleur des sièges, les poignées de porte, les fenêtres ou encore le cadran du tableau de bord, on a un véhicule qui n’est pas modifié. Sinon, il perdrait son étiquette de véhicule historique et tout son charme”, précise-t-il encore. Comptez entre deux à trois ans avant de voir cette nouvelle Mercedes parcourir les routes du pays. Et elle ne sera sans doute pas la dernière chez Oldtimer.

Depuis quelques années, la société a également franchi plusieurs étapes en matière de qualité environnementale ou sociale. Pour preuves, les différentes certifications, fièrement affichées dans les bureaux administratifs : la Charte de la Diversité, une démarche RSE, ainsi que le Label „Made in Luxembourg“ en sont quelques exemples. Le voyage touche à sa fin. Je prends congé de nos jeunes mariés. On repart vers l'atelier Carbon. Assis à l’arrière, on se rend compte que c’est assez confortable. On ferme donc les yeux, on écoute. Le bruit du moteur, les secousses à chaque tournant. Le souvenir du bus qui nous emmenait autrefois à l’école ou en excursions nous vient en tête. Merci pour ce voyage dans un autre temps.

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