Mobilité

Les circonstances des accidents de la route

Julien Brun / Publié le 15:02 21.11.2022


Cette année, la Journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route, instaurée par les Nations Unies en 2005, a été commémorée le 20 novembre. Ces accidents, souvent violents et traumatisants ont fait près de 20.000 morts dans l’UE en 2021, dont 24 au Grand-Duché. À l’occasion de cette journée, le STATEC jette un regard sur les circonstances des accidents de la route de 2012 à 2021. Durant cette période, 315 personnes ont perdu la vie sur les routes luxembourgeoises, 2.729 ont été gravement blessées et 9.669 s’en sont sorties avec des blessures légères.

La moitié des accidents de la route sont des collisions entre véhicules en marche...

...17% entre un véhicule et un piéton, 16% des accidents de la route impliquent un véhicule et un piéton, 13% contre un obstacle fixe et 9% contre un arbre. Les collisions contre un arbre sont les plus redoutables ; 47% sont fatales ou graves. Viennent ensuite les chutes de deux roues, qui sont mortelles ou graves dans 40% des cas, et les collisions contre un obstacle fixe, qui le sont dans 35% des cas.

Sur l’ensemble du pays, 3% des accidents étaient mortels, 26% ont causé des dommages corporels graves et 71% des blessures légères.

Les accidents dans les cantons de Redange, Wiltz et Clervaux sont les plus graves

Ce sont les cantons d’Esch-sur-Alzette et de Luxembourg, les plus peuplés, qui ont connu le plus grand nombre d’accidents corporels sur les 10 dernières années : 3.027 accidents dans le premier et 2.320 dans le second (dont 1.473 à Luxembourg-Ville). Les accidents dans ces deux cantons représentent plus de la moitié des accidents corporels survenus au Luxembourg. Viennent ensuite les cantons de Capellen et de Grevenmacher, avec respectivement 734 et 531 accidents. C’est le canton de Vianden qui a été le moins touché, avec 97 accidents corporels entre 2012 et 2021.

49% des accidents se sont produits sur des routes à deux voies situées à l’intérieur des localités, 34% à l’extérieur des localités et 8% sur les autoroutes (dont 2% sur les bretelles d’autoroute).

Les accidents survenus sur les routes à deux voies à l’extérieur des localités sont plus graves que ceux qui se produisent sur les autoroutes ou à l’intérieur des localités. En effet, respectivement 38%, 30% et 22% de ces accidents étaient mortels ou graves. Les accidents sur les chemins vicinaux ou pistes cyclables à l’extérieur des localités ne représentent que 1% du total des accidents mais ce sont les plus graves puisque 41% d’entre eux ont entrainé des blessures graves ou des morts. Notons également que 4% des accidents ont eu lieu dans un giratoire, 24% dans un virage et 27% sur un croisement.

L’influence des saisons

Malgré la neige, le verglas ou les jours plus courts, le nombre d’accidents baisse sur les routes en hiver. Les mauvaises conditions météorologiques dissuadent probablement les conducteurs de prendre la route, particulièrement les deux roues, avec en plus une diminution de la vitesse et un comportement plus prudent des automobilistes. Durant les beaux jours au contraire, les conducteurs sont plus souvent enclins à conduire, à l’exception du mois d’août, mois traditionnel des vacances. Ces comportements se reflètent également dans la gravité des accidents ; les accidents qui se produisent les mois d’avril à septembre sont en moyenne plus graves que ceux des autres mois.

En moyenne, sur les 10 dernières années, c’est les vendredis qu’ont eu lieu le plus d’accidents et les dimanches où l’on en compte le moins. Ce sont les accidents des samedis et des dimanches qui sont les plus graves, c’est-à-dire qui causent le plus de décès et de blessés graves.

Le plus grand nombre d’accidents a lieu le matin entre 6h30 et 8h30 et l’après-midi entre 15h30 et 18h30. Les accidents les plus graves ont lieu l’après-midi entre 13h30 et 16h30 et entre minuit et 4h du matin. La première cause présumée des accidents est de loin la vitesse excessive ou inappropriée recensée dans 27% des accidents.

En moyenne, sur les 10 dernières années, 70% des accidents corporels se sont produits sur une chaussée sèche. Les chaussées glissantes en raison d’huile, de fumier ou de feuilles mortes semblent avoir un impact sur la gravité de l’accident ; la proportion d’accidents mortels ou impliquant des blessés graves est plus élevée dans ces cas, ce qui pourrait s’expliquer par l’effet de surprise pour le conducteur.

Toujours sur cette période, 63% des accidents corporels de la route se sont produits pendant la journée, 5% au crépuscule, 11% la nuit sans éclairage et 21% la nuit mais sur une route éclairée. Les accidents qui se sont produits la nuit, sans éclairage, sont plus graves, surtout en termes de mortalité.

45% des accidents se sont produits par un trafic à faible densité, 33% à trafic normal et 22% lors d’un trafic dense.

Non seulement le nombre d’accidents mais également leur gravité diminue avec l’accroissement de la densité de la circulation. Parmi les accidents qui surviennent lorsque la densité de la circulation est faible, 25% sont graves ou mortels contre 28% lorsque la densité est normale et 31% lorsqu’elle est faible. Ceci peut s’expliquer par des vitesses limitées par la densité et une plus grande attention de la part des conducteurs en cas de trafic dense.

33% des conducteurs ou passagers tués lors d’un accident ne portaient pas la ceinture de sécurité

Lorsque les agents de police arrivent sur le lieu de l’accident, la reconstitution de la situation du port de la ceinture de sécurité au moment de l’accident n’est pas toujours facile ; elle est faite soit en fonction d’indices factuels, soit d’après le témoignage des impliqués. Nous avons limité l’analyse aux accidents en voitures impliquant des blessés graves ou des décès pour éliminer tant que possible les « sans indication » plus fréquents en cas d’accidents avec des blessés légers. L’analyse exclut également les bus et minibus, dans lesquels les passagers ne disposent pas toujours d’une ceinture de sécurité.

Il en ressort que globalement 13% des victimes gravement blessées ou tuées ne portaient pas de ceinture de sécurité. et 10% parmi les blessés graves. Un autre constat est celui que les femmes (92%) ont plus souvent le réflexe d’attacher la ceinture que les hommes (84%). En moyenne, sur les 10 dernières années, 17% des passagers âgés entre 0 et 17 ans ne portaient pas de ceinture lors d’un accident grave ou mortel. Les 75 ans et plus sont les usagers les plus disciplinés ; 92% des conducteurs et passagers de cette classe d’âge étaient attachés.

A l’avant de la voiture, on attache plus souvent la ceinture qu’à l’arrière. En effet, 12% des conducteurs, 11% des passagers à l’avant et 24% des passagers à l’arrière ne portaient pas la ceinture lors de l’accident grave ou mortel.

Etude publiée par le Statec, disponible via: https://statistiques.public.lu/fr/publications/series/regards/2022/regards-10-22.html

Etude du Statec